jeudi 7 avril 2011

Ouest-France: Carte scolaire : 40 postes d'enseignants en moins






L'inspection académique du Finistère a rendu publiques les ouvertures et les fermetures de classes. Selon ses prévisions, il y aura 460 élèves en moins à la rentrée.

460 élèves en moinsSelon les prévisions de l'inspection académique, le Finistère comptera 460 élèves en moins par rapport à la dernière rentrée dans les écoles primaires publiques. Elle annonce par ailleurs la suppression de 40 postes sur les 2 990 que compte le département. Il y a, au total, 57 325 élèves inscrits dans les établissements du premier degré, soit, en deux ans, une perte supérieure à 800 élèves.
Pour les syndicats (Sud, CFDT, Snuipp/FSU), le Finistère n'a jamais connu une telle ponction. « Il s'agit là de l'application de mesures gouvernementales qui prônent le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite », affirment-ils.
Pour Sud : « L'argument démographique avancé ne tient pas : 400 élèves de moins selon ses prévisions pour plus de 400 écoles dans le département : c'est donc un élève de moins par école ! Pour 40 postes perdus, la note est non seulement salée mais profondément injuste. »
Sept regroupements
Cette carte scolaire compte sept regroupements d'écoles maternelles et élémentaires. Cela implique un seul directeur à la tête de l'établissement. « L'objectif est de permettre aux directeurs de bénéficier d'au moins une journée hebdomadaire de décharge d'enseignement et de favoriser les liaisons pédagogiques », affirme l'inspection académique. Le souhait de l'administration : créer des structures scolaires plus solides, au bénéfice des élèves.
Accueil des tout petits
L'inspection académique affirme prendre en compte les enfants inscrits à partir de trois ans dans toute classe maternelle du département. Elle accueille également les deux ans dans les écoles relevant de l'éducation prioritaire (réseaux de réussite scolaire) ou inscrits dans de petites écoles (moins de 4 classes) en milieu rural isolé.
Dans un communiqué, le Snuipp réagit à la carte scolaire : « Certes les textes réglementaires indiquent que la scolarisation des jeunes enfants est assurée à partir de trois ans à l'école. L'inspection académique prend appui sur ce texte pour refuser de comptabiliser dans les effectifs les enfants de moins de trois ans. Pire encore, elle fait porter sur les directeurs d'école la responsabilité de définir les places disponibles, y compris celles qui doivent être réservées pour accueillir en cours d'année des enfants de trois ans révolus. C'est nier les réalités sociales et historiques de notre département. Cette annonce brutale va précipiter les familles dans des difficultés de recherche de mode de garde, car, en grande majorité, elles comptent sur l'école publique. »
Élèves en situation de handicap
L'Adapei (association départementale des parents et amis de personnes handicapées mentales), dans un communiqué, dénonce également les suppressions de postes. « L'augmentation dans les classes va porter préjudice aux élèves en situation de handicap [...] L'association soutient particulièrement les écoles de Kergreis à Landerneau et Kersibiand à Brest qui voient leurs moyens diminuer et leurs capacités à s'occuper des enfants handicapés réduites. »
Lucile VANWEYDEVELDT